Sociopathe aux tendances cannibales, violence & vente de drogues: le portrait de l'itinérance à Québec est accablant

September 13, 2024 00:19:38
Sociopathe aux tendances cannibales, violence & vente de drogues: le portrait de l'itinérance à Québec est accablant
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Sociopathe aux tendances cannibales, violence & vente de drogues: le portrait de l'itinérance à Québec est accablant

Sep 13 2024 | 00:19:38

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Show Notes

La chronique Max en mission avec Max Lacasse.

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[00:00:00] Speaker A: Bravo pour ce travail créatif. 14h34, notre Max qui nous fait des chroniques maintenant tous les vendredis. J'aime ça parce que tu t'es pas figé dans quelque chose. Tu promènes, tu fais des vox pop, tu fais des expériences comme la fois, la fameuse fois, où t'as infiltré le Parti communiste. [00:00:36] Speaker B: On s'en souvient. [00:00:37] Speaker A: Non, mais ça a déboulé avec une entrevue. On a exploré pas mal le monde des communistes. Un endroit où je veux pas aller à toutes les semaines nécessairement. [00:00:47] Speaker C: On sort du studio, c'est ça qui est le fun avec Max. T'sais, nous on est en studio, mais Max, il se permet de sortir pis de nous offrir du contenu original. [00:00:55] Speaker A: Pis là, il nous dit, il y a deux semaines, à peu près, « Hey, je vais faire des expériences sociales. [00:01:00] Speaker C: » Hic, j'ai pas aimé son idée. [00:01:03] Speaker B: La première fois, tu m'as dit « T'es sûr que tu veux faire ça? » J'ai dit oui, absolument, et c'est ce qui nous mène à notre deuxième mission de Max en mission. [00:01:11] Speaker A: Votre mission, si toutefois vous l'acceptez. [00:01:15] Speaker B: En mission. Oh yeah, gang! J'ai passé une nuit dans la rue. Ben oui! Effectivement, j'ai fait ça. [00:01:27] Speaker A: Dans la rue, rue, là! [00:01:28] Speaker B: Dans la rue, auprès des itinérants, j'ai fait ça pour venir vous raconter à quoi ça ressemblait, la rue, la nuit. Tout d'abord, petit préambule. Depuis quelques mois, on assiste à une hausse de la criminalité à Québec. On l'a vu, on a eu un carton de tir au week-end dernier pour voir que maintenant, il y a des fusillades ici, dans la ville de Québec. Hausse des surdoses, ça a l'air qu'il y a des pilules qui sont 25 fois plus fortes que le fentanyl. qui circulent dans nos rues. C'est pas juste les itinérants qui ont accès à ça, c'est aussi peut-être votre jeune ou vous, si vous en prenez de temps à autre. Même qu'il y a pas longtemps, la santé publique nous a avisé que si la tendance se maintient, les surdoses vont augmenter de 46 % à la fin de 2024, en comparaison à 2019, avant la pandémie. Fait qu'on assiste vraiment à un problème. Ajoute à ça la crise du logement, l'inflation, le pouvoir d'achat qui diminue. Puis ce à quoi on est face, c'est vraiment une hausse majeure de l'itinérance. À Québec et partout au Québec, itinérance zéro avant 2024. Non, non, ça va être mieux. [00:02:22] Speaker A: Ou même dans un monde idéal, l'itinérance, ça sera pas zéro. Mais tu sais, tu le résumes, mais l'itinérance, quand ça augmente, le crime augmente, la prostitution augmente, la drogue augmente. Tout ça est un gros pain. [00:02:36] Speaker B: C'est un écosystème. Puis je m'attendais pas à entendre tout ce que j'ai entendu lorsque je me suis présenté dans la rue samedi dernier. Samedi dernier, le vendredi, le ministre Carman a annoncé un ajout de 7,6 millions au budget du plan d'action interministériel en itinérance. Un budget qui était de 280 millions au départ, qui est rendu aujourd'hui à 410 millions. Ça dénote à quel point l'ampleur de l'itinérance au Québec, elle est profonde. [00:03:02] Speaker A: Ce qui est inquiétant, c'est qu'on a beau doubler le montant... [00:03:05] Speaker C: Il en pousse de plus en plus. [00:03:06] Speaker A: C'est pas réglé. [00:03:07] Speaker B: L'affaire là-dedans, c'est que du 7,6 millions, c'est un 7,6 millions qui a été réparti à travers toutes les provinces du Québec et on a plus d'argent que Montréal. Effectivement, ça vous en dit long sur la crise de l'itinérance. Alors je me suis rendu en Basse-Ville de Québec, on les voit, ils sont de plus en plus nombreux, mais la question que je me suis posée c'est, on les voit-tu vraiment? Parce que j'ai l'impression qu'on les évite la plupart du temps, puis c'est pas parce qu'on est nécessairement des mauvaises personnes, puis qu'on veut les éviter, c'est juste que j'ai l'impression que parfois ça nous ramène à notre propre impuissance. Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse de plus? [00:03:38] Speaker A: T'as beau lancer des deux pièces à terre, ça changera pas grand-chose. [00:03:41] Speaker B: Fait que bien souvent, on détourne le regard. Ce que j'ai eu envie de faire, c'est de faire un reportage dans le cœur de la bête. Vous remarquerez que lorsque vous écoutez des reportages sur l'itinérance, les médias vous porteraient toujours la chose de cette façon-là. Ils font une petite entrevue avec un. [00:03:55] Speaker A: Itinérant, genre 4-5 pieds dans le jour. [00:03:57] Speaker B: Après ça, ils rencontrent les acteurs du milieu, les intervenants, puis le politique. [00:04:00] Speaker A: Tu t'arrêtes là, mais 90% du temps, il n'y a pas d'itinérant dans l'histoire. On les filme de loin, là. « Regardez l'itinérant de Montréal ! » Pis là tu le vois, il a chié dans ses culottes, il est tout croche. Pis là après c'est trois intervenants qui travaillent pour trois organismes, qui doublent les montants, pis qui ont plus plus d'argent, pis l'itinérant est encore là. [00:04:19] Speaker B: Exact. Fait que moi j'ai décidé de faire complètement l'inverse. Aujourd'hui vous n'allez pas entendre de policiers, vous n'allez pas entendre d'intervenants, puis il n'y aura pas de politiciens. Comment ils vivent? Quelle est leur réalité? Ils ont-tu envie de s'en sortir? La bouffe? La dope? La police? C'est toutes des questions auxquelles j'avais envie qu'ils répondent. Fait que je me suis rendu... T'as-tu. [00:04:37] Speaker A: Passé vraiment toute la nuit? [00:04:37] Speaker B: Je suis parti aux petites heures du matin. Je voyais pas la nécessité de dormir là, puis il y a un certain moment aussi... [00:04:41] Speaker A: Je sais pas si c'est ta barbe qui fait de l'interférence dans les trous. [00:04:43] Speaker B: Je suis passé le micro un temps peu, il est mal plugé. Ok, on va dire un, deux, un, deux test! Je voyais pas la nécessité de dormir là, parce qu'il y a un moment où il y a un réel danger de dormir là, puis j'ai interviewé une dizaine de personnes. Non, tu vas pas dormir. Non, effectivement. J'ai vraiment rentré dans le milieu, puis je l'ai fait la nuit, pour la seule et bonne raison que c'est le moment pour moi qui est le plus névralgique dans la journée. C'est le moment où eux, ils sont le plus vulnérables. Alors j'avais envie de laisser la rue se raconter par elle-même. Alors voici la rue racontée par la rue, la nuit. Voici comment la soirée a commencé. Salut, c'est Max en mission. Il est présentement 21h08 et j'arrive à la hauteur du boulevard Charest. Fait noir, on est dans l'obscurité la plus complète. Il y a juste les lampadaires et les lumières de la ville qui nous éclairent. Je parle comme Lucien Francais. Je suis un poète. Et ce soir, on passe une nuit dans la rue. Une douzaine de personnes, c'est environ le nombre de personnes que j'ai interviewées. Puis je tiens à vous le dire, les propos que vous allez entendre, ce. [00:05:43] Speaker A: Sera pas... T'es paquet, mais t'es basé. Exactement. [00:05:46] Speaker B: Ce sera pas nécessairement facile à entendre, mais j'ai changé les noms des gens avec qui j'ai parlé, puis vous allez entendre quelques bips au travers pour protéger l'intégrité et l'identité des gens que j'ai rencontrés. [00:05:55] Speaker C: Max, Max, juste deux secondes et quart. Quand tu dis, c'est douze personnes, c'est douze personnes que t'as interviewées, mais vous étiez combien? [00:06:03] Speaker B: Qu'est-ce que tu veux dire? Moi, sur le terrain, j'étais combien? [00:06:05] Speaker C: Ben, vous étiez combien? Parce que je l'ai peut-être mal compris. [00:06:08] Speaker B: Combien de personnes j'ai vues au total? Ouais. J'en ai vues, là, je te dirais au moins une centaine. Hein? Au moins une centaine devant l'Aube-Rivière, une trentaine de personnes qui étaient tous là, couchées, cordées sur le ciment, dans le cliché qu'on connaît le plus, couchées sur des cartons, dans un sleeping bag, une couverte à poche soutenue. [00:06:23] Speaker A: Puis juste, tu sais, cet hiver, ils s'en iront pas, là. [00:06:25] Speaker B: Non, effectivement, ils vont être encore là. La première personne que j'ai rencontrée, ça m'a tout de suite mis hors de mon univers, puis j'ai compris que j'étais vraiment pas dans le bon univers. À peine à deux minutes dans la conversation, voici ce qu'il m'a dit. J'ai été assis sur un carton, sur le béton, dans son sleeping bag, à peu près à deux pieds de lui. [00:06:43] Speaker D: Je suis sociopathe de tendance meurtrière à penchants cannibales. [00:06:46] Speaker E: Cannibale? [00:06:47] Speaker B: Ah ouais. As-tu déjà mangé quelqu'un? [00:06:50] Speaker D: Non, mais j'en ai déjà gorgé un avec mes dents. Pas pour rien que j'y ai fait du temps. [00:06:58] Speaker B: Première personne que je rencontre, ça me fesse. [00:07:00] Speaker A: Est-ce que je rime ici? [00:07:01] Speaker B: Ça me fesse. Deuxième personne que je rencontre. T'as peur de t'appeler? Non, non, c'est pas vrai. Non, non, t'inquiète. Wow, wow, parce que là, il faut. [00:07:06] Speaker C: Absorber ce que tu viens de nous faire jouer. [00:07:08] Speaker A: Non, non, mais c'est parce que tu viens de rencontrer un sociopathe à tendance meurtrière et cannibale. [00:07:12] Speaker B: Oui, j'ai hésité avant de vous le diffuser pour vrai, mais c'est ça la réalité, là, pis des ex-prisonniers, des criminels, des toxicomanes, c'est presque juste ça que j'ai rencontré. [00:07:21] Speaker A: OK, deuxième extrait. [00:07:22] Speaker B: Après ça, deuxième conversation, on me dit ça. T'es pas enquêteur, là? [00:07:25] Speaker A: Non, non, c'est pas vrai. [00:07:26] Speaker B: Est-ce que t'as l'air d'être enquêteur? [00:07:28] Speaker E: Ah ben, on sait plus la star. [00:07:29] Speaker B: Non, non, non. Moi, je fais de la radio. T'as de la radio, man. T'es en Radio X, t'y connais-tu ça? [00:07:33] Speaker E: Oui, oui, je suis canadien de radio, c'est ça. [00:07:34] Speaker B: Fait qu'on voit dans quel contexte j'étais à ce moment-là. Lui, de suite, es-tu une police? [00:07:38] Speaker C: Je veux juste revenir au truc M. Canibale. Sociopathe. M. Canibale, quand tu décides de te coucher pis de passer de la nuit là, lui, il est où? Après, t'as eu l'entrevue avec lui. Il est rendu où dans l'histoire? Non, non, mais moi je veux dire. [00:07:55] Speaker B: Je sais pas, moi j'ai le goût de m'en aller chez nous. Je le sais pas, pis c'est un jeune homme de 22 ans. Il avait 22 ans, pis sur le coup quand il me dit ça, j'avais tendance à pas le croire, mais il m'a montré sa main, pis le troisième doigt de sa main était à peu près gros comme un pogo mauve. [00:08:06] Speaker A: Ok, parce qu'il l'a mangé? [00:08:08] Speaker B: Non, parce qu'il venait de me dire avant, pis ça je l'ai pas enregistré, il m'a dit ça, finalement il m'a dit, moi je suis rendu à 18 knock-out la semaine passée. J'ai fait ok, shit. [00:08:15] Speaker A: Ok, parce qu'il frappe du monde? [00:08:16] Speaker B: Ouais, il frappe du monde, effectivement. [00:08:18] Speaker C: Mais lui, il n'y a pas d'affaires dans la rue. C'est malade, là. [00:08:24] Speaker B: On manque d'encadrement. [00:08:25] Speaker A: En tout respect, c'est la désaince. Il faut qu'il soit dans un institut. [00:08:31] Speaker B: Il y en a beaucoup qui ne veulent pas y aller. J'ai rencontré des gens qui m'ont dit qu'ils n'y iront pas. Ils avaient déclaré malades mentales, mais ils ne voulaient pas y aller, donc ils restent dans la rue. C'est une façon pour eux d'échapper au système. Moi, je pense que la plupart des gens, oui, ont des difficultés, mais ça se résume juste à des humains qui, justement, vivent des difficultés. Puis je me suis demandé, comment on fait pour se ramasser dans la rue? Puis Vincent, bien, il me l'a expliqué. [00:08:52] Speaker D: Il y a deux sortes d'itinérance. Il y a celle-là qui est là par la maladie mentale, puis il y a celle-là qui est là par choix. Moi, malheureusement. Moi, c'est... Dans le fond, j'ai toujours été aux prises de la toxicomalie. Puis, tant que mon père est décédé, j'ai décidé de tout abandonner, puis tout transformer jusqu'à tant que j'en crève. [00:09:13] Speaker A: Puis, ça semble... Mais, il y a de quoi qui m'a frappé dans sa phrase. Dis, t'as ceux qui sont malades mentales pis t'as ceux qui le font par choix, comme moi, malheureusement. [00:09:26] Speaker B: Ouais. [00:09:26] Speaker A: C'est un choix. C'est pas supposé être malheureux, là. Moi, les choix que je prends habituellement, c'est pas pour être plus malheureux. [00:09:33] Speaker B: Non, effectivement. Selon moi, il y a quatre raisons qui peuvent t'amener dans la rue. Un, maladie mentale. Deux, problème de consommation. Trois, par choix. Ce qui est un peu plus rare pour fuir la société, une espèce de mentalité anarchiste. [00:09:43] Speaker A: J'en ai déjà croisé, mais eux autres, c'était pas tant... [00:09:45] Speaker B: C'est un mouvement sociétal, je pense. [00:09:46] Speaker A: Non, mais c'est qu'ils... Moi, je n'ai rencontré un, que lui, il était globetraiteur. [00:09:50] Speaker B: Ouais. [00:09:51] Speaker A: Tu sais, ceux qui le font par choix, pis qui sont pas complètement désaxés ou complètement drogués, ils vont pas s'asseoir sur un carton en journée longue à regarder l'église dans Saint-Roch. Tu comprends? C'est souvent backpack, ils quêtent ici et là un peu, ils repartent, ils font le tour du Canada, ils ont toute conscience qu'ils vivent dans une pauvreté abominable, mais... C'est leur train de vie. Ils aiment ça être des bohèmes. Ils traînent une guitare désaccordée pis ils se promènent. Ils sont très rares. Ça, c'est un choix de vie, mais c'est pas régulier. [00:10:24] Speaker B: T'en ai pas vu beaucoup de ça. Quatrième raison, c'est ce que j'ai vu pas mal le plus avec la toxicomanie et la maladie mentale. Un événement traumatique majeur qui arrive dans ta vie. Tu parles de ta job, une séparation. [00:10:33] Speaker A: Lui il dit que son père est mort, ça a l'air de l'avoir ébranlé. [00:10:35] Speaker B: Effectivement, pis j'ai redemandé la même question à Steve que j'ai rencontré par la suite, pis voici ce qu'il m'a répondu quand je lui ai demandé comment ça tu t'es retrouvé dans la rue. [00:10:42] Speaker E: Le concours de circonstance, c'est pas trop vrai. Je perds ma job dans le temps de Noël. Se trouver une job dans le temps de Noël, c'est assez difficile. [00:10:51] Speaker B: Tu faisais quoi? [00:10:52] Speaker E: Je travaillais, I don't know. Je faisais l'entretien ménager. [00:10:54] Speaker B: Est-ce que tu aimerais ça recommencer à travailler? [00:10:57] Speaker E: Eventuellement, oui. Mais quand t'as pas de chez vous et tout, aller travailler, perdre toutes ses affaires, se faire voler... Après ça, t'sais, une place où se laver, t'as rien de travailler, t'as pas de toit, c'est pas évident. [00:11:12] Speaker A: À quelque part, par exemple, ça m'étonnerait que Steve ait pas d'autres problématiques que j'ai perdu ma job à Noël. [00:11:16] Speaker B: Non, il y avait une problématique profonde de consommation, pis il me l'a dit. [00:11:20] Speaker A: Ben c'est ça. [00:11:20] Speaker B: Effectivement, souvent les deux sont juglés ensemble, un à l'autre. [00:11:23] Speaker A: Un arrivait aussi avec l'autre pas loin. [00:11:24] Speaker B: Exact, là c'est la loi de la cause à effet. Par la suite, je me suis posé la question, bon là on est la nuit, mais le jour, qu'est-ce que vous faites pour vous rendre à la nuit? Vous travaillez pas nécessairement, vous devez faire des side-quests pour vous procurer. [00:11:34] Speaker A: Ouais, ramasser de l'argent. [00:11:35] Speaker B: Effectivement, tout ce que vous avez à faire. [00:11:37] Speaker A: Manger, mettons! [00:11:38] Speaker B: J'ai posé la question à Vincent, qu'est-ce que tu fais le jour? Est-ce que je peux te demander à quoi ça ressemble tes journaux, par exemple? [00:11:43] Speaker D: Moi, bien, ça dépend. Moi, dans le fond, c'est... Il y a ceux qui kiten, il y a ceux qui ramassent des canettes, il y a ceux qui attendent leur chèque d'ABS. Moi, je vis de... Comment je pourrais dire ça? Je vis de la climatique. Les seules choses que je déteste, c'est les pimpes. Pimpe, petite fille, agresseur de filles. [00:12:03] Speaker B: Il y en a-tu ici qui font ça? [00:12:05] Speaker D: Oui, je suppose. Vraiment, il y en a qui ont des copines pis qui font le trottoir pis qui la font travailler. [00:12:13] Speaker A: En tout cas, il n'est pas allé par quatre chemins. [00:12:14] Speaker B: Non, tout ça, c'est dans nos rues à Québec. [00:12:16] Speaker C: Ah oui, c'est ça, c'est la réalité. [00:12:18] Speaker B: À ce moment-là. [00:12:18] Speaker A: Fait que lui, il a dit, moi, je suis un voleur. [00:12:20] Speaker B: Exact, exact. Puis moi, je capote à ce moment-là parce que là, je me dis, OK, tu viens de me dire que bon, tu vis du profil de la criminalité. Il y a des pimpes dans nos rues à Québec. Je tente d'en savoir plus. Et si vous avez entendu, dans l'extrait, il y a une fille qui confirme, elle dit oui. Parce que là, j'suis dans une situation, j'suis dans une ruelle parallèle à Charest. Vincent est devant moi, debout, pis y'a deux filles assises à sa gauche et à sa droite sur des cartons à terre. Elles sont entre 3 et 1, grimant. Y'en a une qui fait cuire une canne de crème de poulet à la chandelle, à le 3 chandelle. Elle fait cuire une canne de poulet, pis là, j'demande, ben j'veux savoir, y'a-tu vraiment des pimes? Comment ça s'passe? Et au même moment où j'vais poser la question, on est interrompus. [00:12:55] Speaker D: On est en train d'entreber avec Radio X. C'est probablement une des plus dangereuses. On avait un sport ensemble, on battait les délinquants sexuels qu'il y avait ici. On allait chercher les noms pis tout pis on les battait. [00:13:17] Speaker B: Il y a-tu beaucoup de délinquants sexuels? [00:13:18] Speaker D: Énormément, plus que la moitié. [00:13:21] Speaker A: Mais délinquants sexuels, c'est quoi? [00:13:24] Speaker B: Par la suite, il m'a dit que c'était des pimpes, des pédophiles, des agresseurs, name it. Il y a à peu près tout ce que tu peux trouver. Des gens qui fuient un peu le système. [00:13:31] Speaker A: Comment il fait pour trouver ça? [00:13:32] Speaker B: Ils ont eu des peines de prison. Écoute, je le sais pas. Puis on se fie sur les propos du gars. [00:13:35] Speaker C: J'imagine le mot se passe. [00:13:36] Speaker B: Effectivement. [00:13:37] Speaker C: Je pense pas qu'il fasse une vérification exhaustive. Non, c'est sûr. Ça a l'air qu'il y a Pierre. [00:13:42] Speaker A: Ça a l'air qu'il y a lui. Ça a l'air qu'il y a lui. [00:13:44] Speaker B: Ça a l'air qu'il y a lui. Ça a l'air qu'il y a lui. [00:13:45] Speaker A: Ça a l'air qu'il y a lui. Ça a l'air qu'il y a lui. [00:13:47] Speaker B: Ça a Il y a beaucoup d'agressions nocturnes, pis là je me suis dit, attendez un peu, vous battez du monde dans la rue, ça m'a poussé à y demander, il y a-tu beaucoup de violence dans la rue? [00:13:58] Speaker D: Ouais, c'est pas ça qui manque. Dans la rue, quand t'es très moins de violences, faut que tu fermes ta gueule, faut pas que tu t'en mêles, parce que si tu t'en mêles, faut que tu t'en mêles jusqu'à la fin. Donc, si tu vois un gars, par exemple, à se faire battre à la tête à côté de toi, tu t'en mêles pas. [00:14:21] Speaker A: Tabarouette. Pis là, t'as l'autre qui parle du sol en arrière. [00:14:24] Speaker B: Ouais, absolument. Pis là, je suis entouré de gens. Je suis entouré de gens. [00:14:27] Speaker A: Mais là, t'as dû devenir une attraction, là. [00:14:29] Speaker B: Un peu, t'sais. Y'a des gens qui viennent. [00:14:31] Speaker A: T'sais, ils sont dans leur monde tranquille où ils voient juste des zombies, pis des pymes, pis des prostituées, pis du monde qui se pique. C'est sûr qu'il y a un gars de la radio, il est à 1h du matin, c'est sûr que t'as attiré l'attention. [00:14:40] Speaker B: Ouais, c'est clair. Pis je trouvais ça délicat aussi de rentrer dans ce milieu-là parce qu'ils sont très imprévisibles, je sais pas à quoi m'attendre. Pis là, tout d'un coup, je me retourne pis y'a quelqu'un qui arrive. Ça va bien? Oui, ça va bien. [00:14:49] Speaker D: C'est Max, enchanté. [00:14:50] Speaker B: Oui, Max. Salut, Max. [00:14:50] Speaker D: Comment tu trouves ça? [00:14:56] Speaker B: Comment tu en veux? [00:14:56] Speaker D: Cinq? Cinq piastres. Cinq. [00:15:00] Speaker B: Donc, je m'excuse, moi, je t'ai dérangé, Esti. Ben oui, ça me fait du bien. [00:15:05] Speaker A: Juste pas bonne place au bon moment. [00:15:07] Speaker B: Transaction. Live. J'ai pris ça live. Cinq pilules pour cinq piastres. [00:15:11] Speaker A: Lui, ça attaque. Ça, c'est le gars de la radio High Toast Women. T'as-tu des pinottes? [00:15:15] Speaker B: Hey pis le monde s'en foutait là, mais ça témoigne de l'enracinement profond de la problématique. [00:15:19] Speaker A: Ben c'est toi qui étais dans le monde là. [00:15:21] Speaker B: Effectivement, moi je suis juste arrivé là pis... [00:15:22] Speaker A: C'était pas lui à la radio là? [00:15:24] Speaker B: Non, je constate les faits. Je suis juste là pis j'examine comment ça se passe. Et là ça m'a amené à leur demander comment vous faites pour vivre là-dedans la nuit? Avez-vous peur pour votre peau? Est-ce que vous dormez? Vous dormez où habituellement? Dormez-vous ici spécifiquement? [00:15:35] Speaker D: Ben moi je dors pas souvent. J'dors à peu près une fois par semaine. J'dors à peu près une fois par semaine pis... [00:15:42] Speaker B: Pis tu dors où quand tu dors une fois par semaine? [00:15:44] Speaker D: Je vais au dégrisement parce qu'il y a du monde pour le matin. Ils en ont profité, ils m'ont pogné dans mon sommeil. Ils m'ont foutu un coup de batte de bise sur le bord de la tête. Ils m'ont poivré et électrocuté. Pis ça, c'est les joies de la vie, justement. [00:16:04] Speaker A: OK, j'ai compris pourquoi il dormait pas. En même temps, lui, son activité, c'est de battre du monde. Fait que ça se peut aussi qu'il ait des petits backlash des fois. Effectivement. [00:16:12] Speaker C: Tu sais à quoi ça me fait penser, pis on n'aura pas le temps d'en plus en parler que ça, mais finalement, c'est parce que je viens de voir que l'histoire des micro-maisons pour itinérants, c'est comme une nouvelle mode qui s'en vient. À part pour la beauté de la chose, au lieu d'y voir d'intentes, ça va être dégueulasse ce qui va se passer dans les micro-maisons. [00:16:26] Speaker A: Ben oui, c'est sûr, Pat. [00:16:27] Speaker C: Dans le fond, c'est juste un bombe. [00:16:28] Speaker A: Non, non, mais il y a personne qui va s'installer avec une petite lampe. [00:16:31] Speaker C: C'est une idée de shit. [00:16:32] Speaker A: Un livre. [00:16:33] Speaker C: On est tous bien des voir comme ça sans qu'ils se cachent dans une mini-maison. Je sais pas. [00:16:37] Speaker A: Mais ils se cachent pareil. Ils vont se cacher dans un hangar. Ils vont se cacher dans un cabanon. [00:16:42] Speaker C: Un bat de baseball dehors versus un bat de baseball dans une mini-maison. Les chances qu'on voit plus le gars qui est dehors. [00:16:49] Speaker A: C'est une petite, pis on n'a pas le but de l'exercice, j'imagine, c'était pas de faire de morale ou de leçons, tu nous as juste donné un tableau. Mais ce qui est triste, c'est que beaucoup de gens écrivent, c'est qu'on se sent tous impuissants. Moi là, si je veux aller arrêter ça à la soirée, je peux pas. Il y a des bonnes chances que je me fasse battre en fait. Mettons que tu avais dit « Hey, là c'est pas une bonne idée de vendre de la pinotte ici ». Je veux dire, t'es fait. [00:17:11] Speaker B: Non, non, moi je ne fais pas la morale à personne. Je suis allé me mettre dans un contexte où personne ne va pour voir ce qu'il y en était. C'est des gens qui vivent dans nos rues ici à Québec, qui sont par des centaines à dormir dans la rue le soir. qui fréquente des rues où il y a beaucoup de jeunes qui sortent sur Saint-Joseph. Je pense qu'il fallait au moins aller voir ce qui se tramait là. Ça donne une espèce de portrait global de la situation. Beaucoup de consommation de drogue, beaucoup de vols, beaucoup de criminalité. Puis en terminant, je leur ai demandé tout simplement ce que je pouvais leur souhaiter. [00:17:37] Speaker A: Ben rien. Bonne soirée. [00:17:37] Speaker E: Bonne nuit. [00:17:38] Speaker B: Bonne nuit. Un 15 millions. Au loto demain. Bonne nuit. [00:17:46] Speaker D: Je vais toujours rêver. Parlez-nous-autres en bien, parlez-nous-autres en mal, mais parlez-donc nous autres. [00:17:51] Speaker B: C'est ça, je suis là pour ça justement. Vous sentez-vous oubliés? [00:17:53] Speaker E: Non? Ça a l'air que vous avez pensé à nous autres. [00:17:58] Speaker A: J'étais sûr qu'elle allait dire faites-vous votre propre opinion. [00:18:01] Speaker C: Je te dirais, ton constitut, par curiosité, est-ce que tu dirais que 100% de ceux que tu as vus ont un problème de consommation? [00:18:08] Speaker D: Oui. [00:18:09] Speaker A: Je ne suis pas sûr que tu. [00:18:11] Speaker B: Peux être à jeu dans ce monde-là. Non. Ça, c'est les gens qui n'ont pas accès aux ressources et c'est probablement pour ceux qui n'ont pas accès aux ressources parce qu'il y en a beaucoup aussi qui dorment à l'Aube-Rivière et ça, il faut leur donner. Je pense que la politique de l'Aube-Rivière, elle est claire, tu ne peux pas rentrer en consommation ou avoir de la drogue. Ceux qui ne peuvent pas rentrer dans les ressources parce qu'ils sont criminalisés ou parce qu'ils sont trop en état de consommation, ils sont forcés de dormir dans les rues et sont en état de consommation. [00:18:31] Speaker A: Ils ne peuvent pas avoir la consommation. [00:18:32] Speaker C: Il y a une salle de dégrisement. [00:18:35] Speaker B: Par exemple, à l'Aube-Rivière. [00:18:36] Speaker A: Mais t'sais, j'suis pas sûr que tu peux aller là tous les soirs pis qu'il y a de la place pis que t'sais, tout le monde est pété. [00:18:41] Speaker C: C'est ça, c'est un comportement à l'âge de... [00:18:42] Speaker A: Écoute, on vide les prisons, on vide les hôpitaux, ben... c'est ça. Pis le constat, moi, mon constat, faut aller à la pause parce qu'on va péter pas mal, mais écoute, c'est... Moi, ce qui me défait, c'est qu'il y en aura toujours. Parce que quelqu'un écrit, écoute, ils veulent pas y aller. Ils veulent pas aller à l'aubrivière, ils veulent pas aller à l'hôpital, ils veulent pas... [00:19:01] Speaker C: Je pense que notre méthode, là, elle est pas yaow. OK? Parce que oui, il va toujours y en avoir, là, mais on accepte que ça grossisse tout le temps en se. [00:19:07] Speaker A: Disant, bon... Ah, mais on coupe, on coupe. [00:19:10] Speaker C: C'est pas normal qu'un cannibale, OK, à tendance cannibale, soit dans la rue et ne soit pas en dedans embarré. [00:19:18] Speaker A: C'est ça. C'est pas normal. [00:19:20] Speaker B: On a jamais ce point de vue-là aussi du milieu. [00:19:22] Speaker A: C'est bon aussi qu'il n'y ait pas d'intervenant tout le temps pour dire oui mais vous comprenez que non, non, non. Tu nous as donné l'image. [00:19:28] Speaker B: It is what it is. [00:19:29] Speaker A: C'est très bon. Je pense que les auditeurs ont bien aimé ça. Max, merci. [00:19:37] Speaker B: On fait une pause.

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